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Augusta Moll-Weiss

Militante pour les droits des femmes en son temps

Augusta Moll Weiss est née à Bordeaux le 12 mars 1863, elle est originaire de Wangen, en Alsace, terre de ses ancêtres.

 Augusta Moll fait des études littéraires et scientifiques et se marie avant d'obtenir une licence de lettres. La jeune femme se consacre alors  à l'éducation  de  ses trois enfants. Le décès de son mari bouleverse sa situation, la contraint à gagner sa vie et à élever seule  ses enfants.

Elle devient en 1904 la fondatrice et la directrice de l'Ecole des mères à Paris.

Dans le contexte de son époque où l’éloge de la ménagère est un thème récurrent,  Augusta Moll-Weiss met en place un projet de cours ménagers. Ses cours et ses livres offrent une approche singulière de ce que des activités reconnues comme typiquement féminines peuvent offrir aux femmes.

Loin de former uniquement des « fées du logis », les cours de l’École des mères donnent aussi aux élèves la possibilité de se préparer à une carrière professionnelle.

Augusta Moll-Weiss imagine alors plusieurs voies qui placent les activités « du souci des autres » dans la sphère du travail social. Son engagement en faveur de l’enseignement ménager se double d’une réflexion sur de nouveaux modèles domestiques susceptibles d’accompagner l’entrée des femmes sur le marché du travail. La rationalisation et le partage  des tâches domestiques ainsi que la question du temps partiel sont au cœur de son projet. Entre philanthropie et féminisme, Augusta Moll-Weiss s’engage dans une stratégie de reconnaissance du rôle des femmes dans l’espace civique.

L'engagement féministe en son temps d'Augusta Moll Weiss cherche à réorganiser la famille et la société en rendant les femmes visibles dans l'espace public.

Elle développe ces cours dans plusieurs livres et revues.

Augusta Moll Weiss est décédée à Paris le 4 novembre 1946 à 83 ans.

Elle est enterrée dans la petit cimetière de Wangen.

Près de sa tombe une plaque indiquant ses titres: chevalier de la légion d'honneur, chevalier de l'ordre de Léopold, médaille d'or de la Renaissance française et deux lignes d'un poème de Verlaine:

"La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
Est une oeuvre de choix qui veut beaucoup d'amour."

La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles

  La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour :
Rester gai quand le jour triste succède au jour,
Être fort, et s’user en circonstances viles ;
 
N’entendre, n’écouter aux bruits des grandes villes
Que l’appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,
Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour
L’accomplissement vil de tâches puériles ;
 
Dormir chez les pécheurs étant un pénitent ;
N’aimer que le silence et converser pourtant
Le temps si grand dans la patience si grande,
 
Le scrupule naïf aux repentirs têtus,
Et tous ces soins autour de ces pauvres vertus !
—Fi, dit l’Ange Gardien, de l’orgueil qui marchande !

        Paul Verlaine

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